Si la coolitude avait un pays, ce jeune musicien issu des musiques électroniques en deviendrait citoyen d’honneur sur-le-champ. Sur fond d’électro un rien funky, des claviers doux et une guitare nonchalante se mettent au service de petites pièces de pop faussement naïves, quelque part entre Flavien Berger et Salut c’est cool, à la croisée du premier et du second degré !
Les pieds à Paris mais l’âme au cœur de l’océan Indien, le quartet Trans Kabar plonge les rites de transe du maloya dans le bouillon de l’électricité rock. Du maloya, ils gardent le kayamb, cette percussion caractéristique, et le « fonnkèr », l’énergie qui amène la transe. Du rock ils prennent l’intensité revêche et contestataire. Le tout s’embrase dans un grand feu de joie, sensoriel autant que spirituel.
« Fille de » à Tel-Aviv, Roni Alter est venu chercher à Paris l’anonymat qui lui permette de se lancer en solo sans que son pedigree ne lui soit reproché. Grand bien lui en a pris car avec Be her child again, la chanteuse et musicienne nous dévoile un univers d’une grande beauté, tout en clair-obscur, où les émotions les plus diverses affleurent sur de très belles orchestrations pop et folk.
Du Panama, où elle est née, à Paris, où elle a posé ses valises après avoir grandi à Miami dans une famille de musiciens, puis fui à Phoenix pour s’émanciper, Michelle Blades a tracé un voyage singulier que l’on retrouve dans sa musique, une sorte de rock psychédélique, qui navigue librement dans l’océan de la contreculture, celui où elle croise aussi bien les Meridian Brothers que Franck Zappa.
La Chica est un pur produit de la sono mondiale. A cheval sur les continents (l’Europe et l’Amérique du Sud en l’occurrence), comme sur les styles, pop, électro, musiques caribéennes, hip-hop, R’n’B, ou cumbias latinos, elle incarne à merveille les contradictions créatives d’une génération monde, et nous livre un premier album excitant et bigarré, les pieds en France, l’âme au Venezuela…
En équilibre entre fête et mélancolie, au cœur d’une faille temporelle où Christophe aurait rajeuni, et la pop psyché des années 70 bien vieillie, se trouve une Pépite ! Ses chansons pop et synthétiques à l’écriture efficace, mais aux structures surprenantes, n’hésitent pas à se laisser aller à quelques riffs électriques ou à un slow lascif … Après le rock ou la pop psyché, bienvenue à la chanson psyché !
Entre Orient, Occident et Amérique Latine, soul électronique et r’n’b futuriste, la chanteuse émancipée de Kadebostany se révèle en passionaria troublante d’une bande sonore et visuelle envoûtante. Si Björk était née suisse d’origine algérienne, elle se serait probablement faite appelée Flèche Love !
Punks mélodistes, les quatre Rouennais poursuivent la quête du désaccord parfait comme d’autres cherchent le Graal. Quelque part entre le rock américain dissonant et l’habileté mélodique britannique, les MNNQS ne cherchent rien d’autre qu’à être eux-mêmes, à grands coups de guitare, et de titres qui vous choppent par le colback… pour 3mn environ.
Turbulente comme un vol sur Air Caraïbes, chaude comme le ti punch décollage de 9 h, la musique de ce trio est originaire des Antilles mais a pour destination le futur tant elle plonge avec délectation les traditions jazz et percussives créoles dans le grand bain de jouvence des musiques électroniques.
Si Jim Jarmush avait tourné un de ses films dans l’Aubrac, et bin c’est sûr que c’est Boucan et non Tom Waits ou John Lurie qui en aurait signé la BO. A base de trompette, contrebasse et banjo, ce trio a un pied dans le Sud profond (mais français), un dans l’Ouest américain et l’autre à Brooklyn ou Berlin, suivant les saisons. Ça fait trois pieds vous nous direz, c’est pas faux mais c’est pas de trop quand on s’est donné pour mission de « déjohnnyser le rock français ».
L’ÉDITION 2025